mercredi 28 août 2024

Fatigué d’aimer ?

 Un dimanche, dans mon église, pendant la bénédiction finale, j'ai commencé à penser au moment qui allait suivre, aux poignées de main, aux petites conversations, et j'ai souhaité que ce moment passe vite pour que je puisse enfin rentrer chez moi, dans ma cachette. Et comme d’habitude, ça continue sur le chemin de retour, en marchant dans les pistes poussiéreuses de mon quartier, je croise quelques voisins. Je murmure une brève salutation à ceux que je ne peux pas éviter, et je fais semblant de ne pas voir les autres. Parce que je me sens fatiguée ; fatiguée de saluer, de sourire, de demander ou de donner des nouvelles, fatiguée d’interagir. Mon excuse c’est que je suis introvertie, timide, casanière. Je ne me suis jamais demandé quel impact cette façon de faire pourrait avoir dans mon entourage.

Et puis j’ai eu l’opportunité de passer quelques temps dans une communauté diverse où on se croise, non pas seulement les dimanches, mais pratiquement tous les jours dans les couloirs, dans la salle à manger, un peu partout.

Un contexte où cette fatigue de saluer, d’interagir ne peut plus être minimisée. Je rencontre quelques personnes qui semblent fatiguées comme moi, et je prends conscience de la frustration que cela peut causer. J’en rencontre d’autres qui sont toujours prêtes à vous reconnaitre au passage, à travers un sourire, un hochement de la tête, ou simplement un regard bienveillant. Un jeune frère avait l’habitude de crier mon nom quand il me croisait, de sa voix tonitruante et avec un grand sourire : « IVAAA ! » Je lui ai dit un jour : « N’arrête pas de faire ce que tu fais. Tu ne sais pas combien de fois cette simple salutation m’a communiqué le sourire dans les jours tristes. »

Et moi donc, pourrais-je être aussi intentionnelle dans mes interactions, même brèves, envers les autres ? Ce jour je fais cette prière : « Seigneur, donne-moi la force d’aimer chaque personne que je croise dans les couloirs, dans le voisinage. Donne-moi la force de sourire, de saluer, de ne pas détourner le regard. »


La photo ci-contre était lors d’une de mes dernières visites à ma grand-mère, quelques mois avant qu’elle ne décède. J’étais amusée de voir que nous avions le même goût en matière de chaussures. Avant cela, il y avait aussi eu ces moments d’inconscience où je disais : « J’ai déjà rendu visite plusieurs fois, c’est suffisant. »  Puis le temps où on prend conscience que quand on aime, on ne compte pas les visites, les appels, les services rendus. Aimer son prochain c’est aussi tout cela.

Es-tu fatigué de donner ? De partager ? D’offrir l’hospitalité ? De soigner ? De pardonner ? D’appeler pour demander des nouvelles ? Je prie que tu sois fortifiée et que tu puisses continuer à aimer.

« Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas.  Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » Galates 6 :9-10.

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