lundi 21 septembre 2020

5 leçons sur le chemin de la réconciliation

 


Pendant longtemps, j'ai pensé qu'il était normal de couper les ponts avec ceux avec qui je ne m'entendais pas, surtout quand ils ne partagent pas ma foi. Je l'ai fait par exemple avec certains membres de ma famille. Et quand je me suis décidée à renouer le contact avec eux au bout de trois ans, j’ai constaté qu'ils avaient traversé de grandes épreuves. À mon grand regret, j’avais manqué l'occasion de leur montrer l’amour de Dieu. Cet incident m'a appris une leçon de plus sur la réconciliation et sur mes relations avec mes proches. 

1- Identifier le problème

Il y a une dizaine d'années, mes parents venaient d'être affectés par l'église dans une autre ville, et mes sœurs cadettes et moi sommes restées seules à la maison. Étant l'aînée, c'est moi qui recevait et gérait le budget de la famille. J'essayais d'éviter les dépenses inutiles et de faire le maximum d'économies pour pouvoir gérer les imprévus.

Mes sœurs ne recevaient pas d'argent de poche en particulier, à part l'argent du taxi et du goûter pour l'école. Par conséquent, quand il y avait une rentrée d'argent inattendue – par exemple, un visiteur qui nous laisse un petit billet, elles espéraient que ce don soit partagé comme argent de poche. Or moi je récupérais cela pour l'ajouter à la ration car j'estimais que c'était le plus important. Nous n'en parlions pas ouvertement, mais il était évident qu'il y avait un mécontentement général. Un soir, pendant la prière, j'ai décidé de crever l'abcès. Mais, au lieu de parler spécifiquement du problème d'argent, j'ai commencé par dresser une liste de tout ce que je leur reprochais: leur manque d'engagement – selon moi- à l'église, leur attitude désinvolte, etc. C'est quand l'une d'elle a éclaté en sanglot que j'ai compris mon erreur. Je n'avais pas pris la peine d'identifier le problème et de réfléchir à la solution, avec l'aide du Saint-Esprit, avant d'en parler.

Quand la relation avec un proche est brouillée, j'essaie d'identifier le problème, non pas pour me focaliser dessus, mais pour chercher une solution. D'autre part, il ne s'agit pas non plus de passer en revue les défauts des autres. Je voudrais toujours me souvenir de la grâce qui m'a été accordée, afin de l'offrir aux autres.

2- Les compagnons de voyage: les intercesseurs  

Il y a des années, j’ai eu un désaccord assez sérieux avec mes parents, au point où, déprimée, j’ai quitté la ville. Dans cette ville, j’ai rencontré de façon fortuite mon enseignant de bible du collège. Un homme mûr dans la foi qui m’a écouté et conseillé de façon objective. Il a sérieusement prié pour moi quand j’ai entrepris de retourner vers mes parents pour me réconcilier avec eux. Le Seigneur a exaucé nos prières en travaillant dans nos cœurs pour nous donner la paix. Cela m’a appris l’importance de l’intercession dans une telle démarche. Dans chaque cas de réconciliation, j’ai demandé à une ou deux personnes de prier pour la rencontre ; des personnes assez mûres dans la foi pour que cela ne devienne pas du commérage ; et assez éloignées de la personne avec qui je veux renouer le contact, pour que les relations entre eux ne soient pas impactées.

3- Faire le premier pas, mais aussi le deuxième, et le troisième

L’expression dit « faire le premier pas ». Mais dans la réalité, il faut parfois plus d’un pas pour parcourir le chemin de la réconciliation. Parfois, par la grâce de Dieu, le travail est aussi en train d’être fait dans le cœur de l’autre, et à peine on s’engage sur le chemin qu’on le retrouve venant à notre rencontre. Tant mieux ! Mais souvent, il faut s’armer de patience et de courage pour aller jusqu’au bout, et il n’y a pas de honte à cela. Il y a quelques années, de vieux problèmes de famille avaient causé une séparation avec notre grand-mère paternelle. Elle est allée vivre chez une tante, et cela a formé comme deux équipes adverses. Au début, j’ai pensé que c’était le problème de mon père. Mais le Seigneur a mis dans mon cœur le désir de renouer le contact avec elle. Je commencé à lui rendre visite. Les débuts étaient difficiles, je n’étais pas toujours la bienvenue pour les autres membres de la famille. Il m’a fallu une vingtaine de visites. Et quoique je rentrais souvent découragée et me promettant de ne plus essayer, le Seigneur me poussait toujours à y aller. À la fin, la réconciliation a été une pluie bienfaisante qui a arrosé non seulement le terrain entre ma grand-mère et moi, mais aussi ma tante et ses enfants ; et le plus important, entre ma grand-mère et mon père. Aujourd’hui elle passe ses vieux jours à ses côtés.

4 - Examiner ma véritable motivation

Dans une famille recomposée, il faut du temps et de la grâce pour créer des liens. Avec ma belle-mère, il y a eu des confrontations, et des tentatives de réconciliation ratées. Quand je regarde en arrière, je constate que l’une des raisons était ma motivation.

En effet, je peux prétendre vouloir faire la paix avec quelqu’un, mais au fond je désire surtout :

  • que la personne reconnaisse le tort qu’elle m’a fait : avec une telle motivation, consciemment ou non, mes paroles seraient celle d'un accusateur: « Ce que tu as fait… » « Tu as dis… ». Et si je dois présenter des excuses, je dirais quelque chose comme: « Si je t’ai blessé, alors je suis désolée» Autrement dit, je ne pense pas avoir quelque chose à me reprocher. En procédant ainsi, j’aurai peut-être réussi à vider mon sac, mais certainement pas à rétablir la paix.

  • que la personne change : le fait d’employer des termes tels que « tu devrais apprendre à… », « À partir de maintenant … » prouve que je me crois supérieure aux autres. Et pourtant, Dieu lui-même dans sa sainteté m’a aimée alors que j’étais dans le péché. Comment puis-je penser que mon prochain devrait s’améliorer afin de « mériter » une relation avec moi ?

  • que le tort soit réparé. S’il peut avoir restitution, si certaines choses peuvent être rattrapées, tant mieux. Mais souvent, nous ne pouvons pas changer le passé. Nous pouvons pardonner, tirer des leçons, avancer avec l’aide de Dieu. Aucune de nos expériences n'est perdue. Dieu est tout-puissant pour les faire concourir à notre bien.

  5 - Autant que cela dépend de moi...

Certaines choses dépendent de moi : mes sentiments envers les autres, les actes que je pose envers eux, la possibilité de faire le premier pas, la décision de pardonner, de ne pas en faire un sujet de commérage, de prier.

Mais d’autres ne dépendent pas de moi : les sentiments des autres envers moi, les actes qu’ils peuvent poser, leur réaction par rapport à ma démarche de réconciliation.

Je peux trouver au bout du chemin, quelqu’un aussi disposé que moi à rétablir la relation, ou quelqu’un pour qui cela n’a pas autant d’importance. Je peux trouver quelqu’un qui utilise ma main tendue pour en faire un trophée de victoire dans la bataille, ou quelqu’un qui ne désire pas que les choses changent.

Mais je demeure responsable de mes sentiments et de mes actes, et non ceux des autres. Si j’ai fait ce que devrais faire pour la paix, j’ai obéi à la Parole de Dieu et je remets toutes choses entre ses mains.

S’il est possible, autant que cela dépend de moi, je voudrais être en paix avec tous (Romains 12 :18).

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