Cet article aurait bien pu s'intituler "Cahier d'un Retour au Pays Natal".
En effet, étant à N'Gaoundéré pour un court séjour, j'ai eu l'opportunité de participer la 6e convention missionnaire du GBU (Groupe Biblique Universitaire), qui s'est tenue dans les locaux du Collège Protestant de N'Gaoundéré, et dont le thème était "Avance en eau profonde et jetez vos filets pour pêcher." (Luc 5:4b)
Où est le rapport avec le retour au pays natal? me direz-vous. Eh bien, N'Gaoundéré est la ville où je suis née, et le Collège Protestant est l'établissement où j'ai fait tout mon cycle secondaire.
Et ce n'est pas tout.
L'un des points forts de cette convention était la mise en pratique des enseignements reçus. Il s'agissait de sillonner les quartiers environnants en partageant notre témoignage avec tous ceux que nous rencontrions et qui voudraient bien nous écouter. C'est avec une émotion particulière que je me suis retrouvée à la porte de la maison où j'ai passé une grande partie de mon adolescence, et que je n'avais pas revue depuis 14 ans. Bien entendu, personne ne me connaissait et je ne reconnaissais personne. En plus, il m'a semblé qu'il y avait beaucoup moins de locuteurs de la langue française dans ce quartier qu'avant. Le scénario était à peu près le même: je commence par saluer en Fufuldé "Sanu", on répond avec entrain "Yowa Sanu"; et moi de continuer : "Je voudrais vous parler quelques minutes."; et la réaction ne se fait pas attendre: "Mi nanataï" (Je ne comprends pas). Et ça s'arrête là, parce que malgré toutes ces années au Nord, je n'ai pas pu faire rentrer dans ma tête dure le vocabulaire Fufuldé. Il faut préciser que les locuteurs de cette langue dans cette région sont en majorité des musulmans, ce qui ajoutait donc à la difficulté de communication. C'était néanmoins une belle expérience.
C'était aussi une belle expérience humaine, comme peut l'être un tel rassemblement de personnes de diverses origines: 18 Centrafricains, 98 Camerounais et 108 Tchadiens. Il y a un moment qui n'est jamais neutre pour moi, celui des présentations: " moi c'est Ivanova...I-va-no-va...Si si c'est mon prénom...non je n'en ai pas d'autres...non ce n'est pas dans ma langue maternelle...oui vraiment, les parents!...ok vous pouvez m'appelez Fotso si vous préferez..." Je prends ça avec humour maintenant, mais avant c'était un gros complexe.
Les enseignements, les débats, les partages dans la chambre, les repas, et même les difficultés (problème d'eau, choc culturel, etc) ont contribué à rendre ce moment inoubliable.
Étant donné que je ne suis pas membre du GBU et que je n'avais pas la totalité de la somme requise pour participer à cette convention, je peux conclure en disant, avec un cœur reconnaissant, que c'est une grâce particulière qui m'a été faite, et que j'ai été au bon endroit, au bon moment.
I.N.F
| Le Mont N'Gaoundéré. (Ngaou signifie "montagne" et Ndéré "nombril" en langue M'boum, la langue des premiers habitants.) |
| Le temple du Millénaire où avaient lieu la plupart des enseignements de la convention. |
| Le Collège Protestant (Crée en 1957, il est le fruit d'une coopération entre le Cameroun et la Norvège.) |
| Allocution du Sécrétaire National du GBEEC, le Rev. Dr Alphonse TEYABE. |
| Moment de détente |
